La miséricorde

C'est un vieux dossier, un peu poussiéreux...
Je l'ai déjà sorti de l'armoire à plusieurs reprises, et refermé faute de solution adaptée. Un vieux dossier qui m'encombre patiemment depuis des années. Un bout d'histoire personnelle mal ajusté, qui trouve moyen de me déranger dans de nombreux détails épars de mon quotidien.
Hier, j'ai ressorti ce vieux dossier.
Une information nouvelle venait de me parvenir : cherche du côté de la miséricorde, tu y trouveras ta solution, et même, certains secrets essentiels y sont cachés...

La miséricorde, ce mot a de quoi effrayer : tout collant d'histoire chrétienne ! Et pourtant. Je pressens bien qu'il y a un secret, glissé entre le tranchant du jugement et l'intelligence et la douceur de la patience... Quelque chose qui aurait à voir avec le pardon...

Je me promène donc, l'esprit en alerte, prête à capter toute information complémentaire... Si vous avez quelque chose en magasin pour moi, n'hésitez pas !

Ochel,

Je reprends le "remède" que nous a préscrit Haroun il y a quelques mois déja:

Citation :

Le détachement est un ingrédient magique. Vous connaissez ?

Mettez une pincée de détachement dans vos vies et vous gouterez un mets des plus exquis.

Il vous apportera le recul, nettoiera comme par magie les lourdeurs passagères, vous amènera un regard neuf sur les choses et vous permettra de voir que rien ne vous appartient. Quelle légèreté!

Vous participerez au plaisir d'être en vie. Votre volonté s'en trouvera renforcée, vous n'aurez plus besoin ni de vous défendre ni de vous justifier.

C'est un produit assez rare sur le marché, il est en vente dans les rayons de votre intime solitude

Oui, je le ressort parce que je pense qu'on ne s'en sert pas assez!

Le véritable pardon implique une vision nette, un jugement qui s'impose de lui même par son exactitude, mais dont on ne s'acapare pas (gare à l'implication personnelle,qui agit comme un vrai "tue-le-pardon"!).

Il implique une acceptation du spectacle des personnalités qui s'animent sous nos yeux, quelle que soit leurs bizareries.

Alors, notre recul intérieur nous permet d'observer en toute connaissance de cause l'individu qui nous fait face en lui pardonnant ses défauts, son manque de vérité parfois, ses imperfection...

Nous mettons alors notre jugement en second plan, et nous interessons à ce qui est valable, utilisable dans l'échange. Nous lui faisons alors une proposition silencieuse... Nous lui permettons à son tour de se défaire de son jugement personnel, souvent lourd et encombrant.

En quelques mots nous montrons l'exemple!

Non seulement, il bénéficie du soutient inestimable de ne pas se sentir condamné pour ce qu'il est, mais en plus, nous bénéficions du soutient inestimable de ne pas nous condamner nous même,au travers de notre regard sur les autres!

Ochel, la miséricorde c'est vraiment une top attitude, à adopter sans plus tarder!

Merci pour ta réponse, Nathacha, je vais aller me fournir sans tarder en détachement... Je crois en effet que cet ingrédient sera très utile pour désentacher mon jugement et proposer ce soutien dont tu parles.

Bonjour à tous,

Nathacha dit ceci:
<< Non seulement, il bénéficie du soutien inestimable de ne pas se sentir condamné pour ce qu'il est, mais en plus, nous bénéficions du soutien inestimable de ne pas nous condamner nous même au travers de notre regard sur les autres! >>

Je n'ai pas eu de conditionnements chrétiens, mais il m'a fallu poser un mot sur ce sentiment beau et fort, la miséricorde, que j'ai appris à connaître au fil de ma vie.
Je n'avais pas non plus envie de me servir du mot " compassion " trop usité de nos jours et qui ne convient pas à ce que j'ai pu ressentir...
En effet, la miséricorde est comme l'humilité, en ce fait qu'elle est validée par l'Intention.
Je m'explique:
Ce sont des " ressentis " plus que des sentiments, qui me sont apparus après un travail sur moi-même.
Il m'a fallu passer effectivement par le détachement pour accéder au pardon. Puis avec le temps, quelque chose s'est installé, de beaucoup plus fort, de beaucoup plus profond, de l'ordre de l'insondable...
Aujourd'hui, c'est vrai que, si je veux rester à la place qui me convient dans certaines circonstances, je dois impérativement faire appel à cette perception substantielle de miséricorde.
Aliénor.

Salut les amis,

Je n'écris pas ces derniers temps.
C'est que je perçois une limite dans ma manière d'aimer.

Cette limite provient de mon histoire d'enfant, je suis en conflit avec une partie de ma famille.

J'ai le sentiment d'avoir pardonné la violence de mon milieu d'origine cependant une défiance revèche et grimaçante subsiste en moi.
C'est une trace de haine du monde, en particulier des adultes, mon pardon n'est donc pas permanent.

Je n'ai pas fini d'apprivoiser l'animal que je suis.

Je perçois la miséricorde comme un pardon complet. En fait, c'est une attention permanente sans conditions. Un amour donné en sachant toute la fragilité de l'autre, un geste délibéré envers l'existence même.

La miséricorde se conquiert à force d'audace contre l'habitude de ne pas aimer.

Salut Nathacha...

Je trouve que tu formule diablement bien la miséricorde et je ne vois pas ce que l'on peut dire de plus.

Pour ma part, ma reference dans ce domaine me remonte à l'enfance et l'adolescence.

Mon père qui était un homme assez rustre et colérique, s'acharnait régulièrement sur moi en me criant dessus.
Pendant qu'il me déballait ses reproches en hurlant, qui était à chaque fois les mêmes mots pour mots.
Je le regardais stoïquement en attendant que ça passe.
Au bout d'un moment il s'arrêtait et me disait: Tu penses que je suis un vieux con hein?...vas y dis le, je suis un vieux con!
Là je lui répondais tranquillement: Non je ne le pense pas!
Il ne me croyait pas, mais j'étais sincère. Je le voyais tel qu'il était, comme un homme blessé par la vie, qui pétait les plombs par rapport a sa propre frustration et qui s'inquiétait aussi pour son fils. Et je peux même dire que dans le moment je l'aimais.

Géronimo.

Je pense que notre évaluation de la miséricorde reflète en partie le regard que nous portons sur notre propre aventure intérieure.
Elle révèle également les limites de notre compréhension du phénomène de l'intention universelle: l'intention universelle applique une miséricorde dont la pureté échappe régulièrement à nos consciences primitives, craintives et naïves.

L'humanité et ses valeurs se sont construites autour d'une compréhension approximative de la nature universelle. De cette approche trouble découlent naturellement des pensées et des actions "humanisées": la morale est une valeur humanisé, le bien est une valeur humanisée, tout comme le fait d'aimer et le pardon.

Lorsque notre conscience sera capable d'adopter une vision nouvelle des valeurs proposées par l'intention universelle, la miséricorde pourra être abordée sans le schéma classique: "je juge l'autre, puis j'apprends à lui pardonner."

Car il semblerait que l'esprit de vérité nous pousse vers une forme de pensée plus intelligente...

Il me paraît primordial de modifier d'abord notre schéma intérieur: nous sommes les premières victimes de nos raisonnements erronés.
Il ne s'agit pas de passer aveuglément l'éponge sur nos erreurs, mais d'observer comment l'intention universelle utilise le moindre espace que nous investissons.

L'approche de la miséricorde demande au chercheur de vérité de trouver un mode de conscience inédit, sans quoi elle restera une valeur humanisée.

Bonjour !

La miséricorde continue de me faire réfléchir, et vos interventions m'inspirent...
Voici où j'en suis ce matin :
N’ayez pas peur d’aimer. Sincèrement. Substantiellement.
Ces petites phrases du Mitxo sont venues me chatouiller au réveil...

Aimer ne fait pas peur si? Moi c'est de ne pas être aimée qui me fait plus peur quand j'y pense ! Par exemple si mes parents meurent ou mon frère ... On a beau me dire que de la haut ils continuent moi si ne le vois pas je doute et du coup ça me fait peur !

Salut à toi, Papillote !
Je comprends que cela puisse t'étonner, avoir peur d'aimer... Et pourtant, lorsque de vieux jugements s'interposent, je n'ose plus aimer librement. Cela me gêne, cela m'encombre.
Quant à la peur de ne pas ou plus être aimé, c'est un autre sujet d'actualité si l'on en croit les chansons qui passent à la radio !

Alors Ochel,
Où en es-tu avec ton sentiment de miséricorde?...
Aliénor.

Miséricorde ! Majesté, j'ai bien tardé à vous répondre...

Et miséricorde encore... Je n'ai rien à ajouter à ce sujet !

Si, dans votre grande magnanimité, vous ne me faites pas couper la tête, je vous promets de vous tenir informée de toute illumination qui viendrait à l'éclairer... Ma tête...

La Grande Magnanimité accepte volontiers de vous laisser le temps nécessaire à une prompte révélation, tout de même, chrono en main!!! Aliénor de l'Espace-Temps...

Bon réveil à tous,


Je reviens d'un "tout autre" espace temps...

L'horloge du temps qui passe me rappelle à l'ordre et me ravive mes objectifs de quête intérieure.

Chrono dans la main droite, jumelle dans la gauche, je zoome sur la perspective de la miséricorde. Ah, j'oubliais... Commençons par un bon coup de chiffon sur le verre de mes lentilles.

Que m'évoque la miséricorde ?

La compréhension. Des autres et de moi-même.

Je dirais que ma miséricorde du monde est progressive car elle est liée à ma personnalité en expansion.

Plus je m'équilibre, plus je perçois la possibilité de pardonner ou d'accepter tout simplement la réalité telle qu'elle est, sans m'y accrocher.

Finalement cela devient un jeu relationnel mature.


Emmanuelle

Bonjour à tous,

Qu'est-ce que la miséricorde?
Sur internet, je trouve ces deux définitions:

Citation :

La miséricorde est une bonté qui incite à l'indulgence et au pardon envers une personne coupable d'une faute et qui s'en repent.

En théologie, la miséricorde divine est la bonté de Dieu qui lui fait pardonner les fautes des hommes, et renouveler l'homme dans sa dignité, pour qu'il puisse se relever et que puisse s'accomplir en lui le dessein d'amour de Dieu qui l'a créé pour le bonheur. Les hommes sont eux aussi invités à pratiquer la miséricorde, car, créés par Dieu, leur cœur est à l'image du cœur de Dieu. Ils ont cependant besoin de recevoir la miséricorde pour devenir capable d'être miséricordieux, selon leur vocation profonde.

Mon coeur, effectivement, pressent que la seconde définition serait celle à adopter.
La première ( définition ) me semble trop sélective:
La personne " coupable d'une faute " doit impérativement se repentir, sinon point de miséricorde, donc point de pardon possible.
Tout comme Emmanuelle, je dirai qu'il nous faut être " équilibré " et avoir déjà bien vécu dans ce monde; bien se connaître et connaître les autres, pour entrevoir l'action et surtout la portée de la miséricorde.
Ce terme, ainsi que celui de pardon, peuvent paraître vieillots et se rattachent essentiellement à l'une des religions monothéistes.
Certains de nos jours, leur préfèrent le mot " compassion " ...
Je ne pense pas que cela soit le même ressenti.
Aliénor.

Je souhaite revenir sur l'intervention matinale d'Emmanuelle: nous en dirais-tu un peu plus sur la progression personnelle dont tu parles ?

Je te pose la question parce que Pardon, Compréhension et Acceptation évoquent des mantras chrétiens qu'on assimile facilement aujourd'hui à une morale sans saveur.
N'hésite pas à nous livrer une recette épicée qui relèverait le goût de cette fade miséricorde!

Citation :

Pardon, Compréhension et Acceptation évoquent des mantras chrétiens

C'est vraimment ça!

La comparaison miséricorde/compassion reste a étudier, il y a là un parallèle intéressant entre ferveur chrétienne et détachement bouddhiste.

Bonsoir,
Xabi a écrit:

Citation :

La comparaison miséricorde/compassion reste à étudier, il y a là un parallèle intéressant entre ferveur chrétienne et détachement bouddhiste

J'aimerais dire qu'il y a du détachement dans la miséricorde.

Le chrétien peut présenter une ferveur dans l'expression de sa foi, ce qui ne l'empêche pas d'avoir du détachement dans certaines situations, n'est-ce pas?...
Quant au bouddhiste, il me semble qu'il puisse tout autant éprouver de la compassion tout en faisant preuve de détachement, non?

Je reprends l'une des phrases de Ochel:

Citation :

La miséricorde, ce mot a de quoi effrayer : tout collant d'histoire chrétienne ! Et pourtant. Je pressens bien qu'il y a un secret, glissé entre le tranchant du jugement et l'intelligence et la douceur de la patience... Quelque chose qui aurait à voir avec le pardon

Oui, moi aussi je pressens ce secret! Et je pense aussi comprendre ceci:

Citation :

Ils ont cependant besoin de recevoir la miséricorde pour devenir capables d'être miséricordieux, selon leur vocation profonde.

Nous aurions donc bien un " travail " intérieur à accomplir, le temps nécessaire, afin d'acquérir ce fabuleux pouvoir d'être miséricordieux.

Maintenant je demande à mon tour à Damana ce qu'elle entend par:

Citation :

N'hésite pas à nous livrer une recette épicée qui relèverait le goût de cette fade miséricorde!

?...
Aliénorcocotte.

Bonsoir à tous,

Personnellement, je trouve le concept de la miséricorde désuet et inadapté à notre époque...
Il évoque la faute, le ressentiment,la culpabilité...
Difficile d'avancer légèrement avec de tels fardeaux!

Emmanuelle dit:

Citation :

Finalement cela devient un jeu relationnel mature

Le jeu relationnel dont tu parles prend toute sa dimension dans la pratique de l'Amitié Universelle.

L'amitié Universelle est la réponse vivifiante et dynamique à nos questions sur l'approche relationnelle.
Elle nous responsabilise et nous libère des entraves moralisatrices.
Elle circule avec fluidité entre ferveur et détachement sans pouvoir être figée dans aucunes représentations.

Pour conclure je finirais sur une petite phrase tirée du Mitxo:
"Universel veut dire qui s'intéresse à tous avec le même soin"

Ça fait réfléchir non?

Bonsoir,

La foi chrétienne, c'est pas mon truc, la miséricorde à la chrétienne, ça ne m'évoque... ...rien...

Ce sujet là, par contre, évoque des situations de ma vie où je serais tentée de parler d'acceptation, de pardon.

La "miséricorde" (puisqu'il faut la nommer), est pour moi une attitude intime, elle est dirigée vers l'autre mais elle nous répare nous même...
Tout comme l'amitié, cette attitude est bénéfique pour celui qui reçoit, mais aussi pour celui qui l'est.

Je parle d'une attitude intime car pour pouvoir proposer la miséricorde, il faut d'abord trouver en soi un espace dénué de conflits, dégagé du jugement.

On peut alors regarder l'autre avec un détachement nouveau, qui fait que nous ne dépendons plus de ses actions, ou réactions.

En fait n'avons nous pas toujours quelque chose à pardonner à nos voisins?
Cette attitude ne serait-elle pas une des facettes de l'amitié universelle?
L'amitié universelle ne serait-elle pas un nettoyant surpuissant qui efface les tâches relationnelles?
N'y a-t il pas toujours un moyen de remettre les compteurs à zéro sans qu'il n'y ait besoin de parler de faute?

Bonsoir à vous,
Nathacha quand tu écris:

Citation :

Cette attitude ne serait-elle pas une des facettes de l'amitié universelle?
L'amitié universelle ne serait-elle pas un nettoyant surpuissant qui efface les tâches relationnelles?
N'y a-t il pas toujours un moyen de remettre les compteurs à zéro sans qu'il n'y ait besoin de parler de faute?

Oui, voilà, c'est bien ce que je voulais dire: l'amitié universelle me semble en effet capable,
si je la conduis correctement, d'effacer mes "taches " relationnelles.
Mais alors, si je ne parle plus ni de " miséricorde " ni de " pardon " , qui semblent pour certains des mots obsolètes, me suffit-il de dire que j'agis en toute amitié universelle?
Oui, pourquoi pas. Cette attitude me semble vraiment englober totalement toutes les manifestations intelligentes liées à notre relationnel en rapport direct avec l'I.U.

Citation :

Universel veut dire qui s'intéresse à tous avec le même soin

Aliénor.

Rebonsoir,
J'ai envie de rajouter à mes citations celle-ci qui me plait aussi:

Citation :

L'amitié Universelle est la réponse vivifiante et dynamique à nos questions sur l'approche relationnelle.
Elle nous responsabilise et nous libère des entraves moralisatrices.
Elle circule avec fluidité entre ferveur et détachement sans pouvoir être figée dans aucunes représentations.

Oui, oui, c'est bien ça aussi que je voulais dire!
Si je mets en avant cette amitié universelle dans ma relation, quelque chose de magique se passe.
Mais parfois, il suffit de bien peu pour que cette attitude, qui semblait pourtant bien installée, déraille!
Il nous faut de longues années d'entrainement avant que ne s'installe profondément et définitivement cette belle " amitié universelle " capable d'établir un relationnel à tout épreuve, digne de l'amour divin.
Aliénor.

A mon avis, notre sens de la miséricorde connaît sa limite dans notre représentation morale.

La profondeur de notre amitié sera inévitablement altérée si elle est soutenue par une moralité conditionnée. D'ailleurs, c'est une situation courante: "Tu es mon ami, je te comprends et je te soutiens jusqu'au jour où... Han! Mais c'est MAL ce que tu as fait là!".

Le commun des mortels a du mal à se situer par rapport à ses propres erreurs parce que sa conception de la morale est rigide. Lorsqu'Ochel évoque la miséricorde, elle dit:

Citation :

Un bout d'histoire personnelle mal ajusté, qui trouve moyen de me déranger dans de nombreux détails épars de mon quotidien.

Oui, l'ombre du Bien et du Mal obscurcit la pensée de l'occidental, que ce dernier s'identifie au christaninisme ou pas!

Il est temps de revoir nos contes pour enfants.

Je pense qu'il ne faut pas sous-estimer la valeur de la miséricorde, même si le terme qui la désigne est désuet. L'apparenter simplement à l'amitié universelle ou même à la morale n'est pas suffisant...

Aimer sans condition, c'est bien là l'amitié universelle que tu évoques, Amadeus ? Alors, je pense que la miséricorde est ce qui nous invite sans cesse à repousser les limites, les conditions de notre amitié. On ne peut pas nier que ces limites existent, puisque l'amitié universelle est une conquête. Nathacha a raison, on a toujours quelque chose à reprocher à ses voisins...

Personnellement, c'est dans le mystère de ma relation intime avec l'intention universelle que je me sens aimée comme je suis, et que je puise cette impulsion d'oser aimer tous les autres comme ils sont.

Salut,

Je ne suis pas d’accord pour faire l’amalgame entre miséricorde et amitié universelle.

Pour ma part, la miséricorde est directement liée au jugement que l’on a sur le monde.
C’est comprendre nos origines, notre histoire personnelle et la manière dont les décisions que l’on a prises dans le passé, conditionnent ou altèrent nos réactions au monde.


En effet, si une exaction nous blesse, comment allons-nous réagir ?
Avec notre propre jugement, notre implication, notre colère ?

La réaction que l’on va adopter dans l’instant détermine la valeur de notre jugement.

Cette réaction doit être juste et appropriée

La compréhension de l’autre ne nous appartient pas, nous ne pouvons pénétrer l’espace de sa réflectivité et exiger qu’il en comprenne le sens.
En revanche, nous pouvons amener dans l’espace de la relation une patience et un recul qui invite l’amitié à circuler librement.

La conséquence de cette combinaison est une compréhension de nous-mêmes plus profonde ; en comprenant nos origines et celles des autres, nous bénéficions d’un détachement qui rend plus forte notre identification substantielle à l’origine de notre création.