Réveillez le loir qui dort !

Il fait doux, il fait bon dormir comme un loir, la joue posée sur ses certitudes... Moelleusement blotti dans ses idées rassurantes... Oui, oui, je sais, ça sent le vécu : ce n'est pas pour rien que mes amis me surnomment la marmotte. Certes, j'ai le sommeil profond, mais ce n'est pas pour cela qu'ils m'asticotent…

Tout au long de ma vie, l'endormissement m'a guetté. Seul le puissant aiguillon de la peur me tenait éloignée des bras de Morphée. De puissantes vagues de peur, qui me tétanisaient : et si j'allais me perdre, mourir à moi-même, perdue dans les limbes de mes songes rassurants !? Alors, pour quelque temps, j'ouvrais les yeux, je me forçais à regarder avec attention les autres et moi-même, en quête de l'essentiel. Peu à peu, je me rendormais, jusqu'à la fois suivante.

A tout moment, je peux me contenter de l’acquis et m'arrêter là. Je peux abandonner cette exigence tendue au creux de mon intimité, qui m’ordonne de chercher, toujours plus fin, toujours plus vrai, qui me dérange dans l’idée même que je me fais de qui je suis.

J'aime cet état fragile, accepter la pression au creux de l'estomac, les sens en alerte, prête à saisir au vol une information volatile. Je me sens alors rassemblée, à ma place.

Le topic proposé par Ochel m'inspire une réflexion sur notre sens de la responsabilité.

Autour de chacun de nous, le monde s'agite, habité par une transe incontrôlable de réussite.

Famille, boulot, art, voyages... Chacun vise avec application sa cible dont le minuscule centre représente ce qu'on pense être la responsabilité. Et pour ceux qui manque de créativité, il reste la citoyenneté.

Qui se réveille le matin en se disant: "aujourd'hui, je suis responsable de ma luminosité substantielle, j'axe ma volonté sur la valeur spirituelle de ma présence. Je prends profondément conscience de ce que je propose aux autres."?

Comme le dit Ochel, c'est souvent la peur qui sert de caféine aux générations de koalas qui végètent sur les branches de ce siècle.
La peur de mourir sans avoir participé dignement au plan inconnu que chacun pressent intimement... Si, parfois quelques rares sursauts, une prise de conscience gorgée d'inquiétude qui mène généralement à l'adoption impulsive d'une religion en vogue!

N'est-ce pas hallucinant de vivre dans une telle léthargie?
Il y aurait-il parmi nous quelques âmes éveillées capables de participer à la réanimation substantielle de leurs semblables?

Damana,

Je te remercie de me traiter de koala dopé à la caféine, cela change agréablement de la marmotte apathique ! Mais je ne me réveille pas pour autant le matin en me disant :

Citation :

aujourd'hui, je suis responsable de ma luminosité substantielle, j'axe ma volonté sur la valeur spirituelle de ma présence. Je prends profondément conscience de ce que je propose aux autres.

Non. Ce dont je parlais plus haut, c'est plutôt d'apprendre à accepter la pression quotidienne sans la fuir. Se "réveiller", c'est à dire transporter cette pression sans chercher à l'étouffer ou à se rassurer de façon "shoot de tout va bien en intraveineuse".

Bien le bonsoir Ochel,

Mon constat ci-dessus était d'ordre général, il ne te visait pas particulièrement.
Je voulais simplement dire que le sens de la responsabilité actuel n'est pas conforme à celui proposé par l'esprit de vérité. D'où le malaise social ambiant.

C'est bien de ne pas vouloir étouffer la pression quotidienne. L'accepter est une étape, la transformer est peut-être la suivante...

Hé ! Tu m'avais pas dit que t'étais un loir deuxième étape !

À vrai dire, Ochel, l'étape qui accompagne l'état de réveil et de vigilance, tu l'as formulée très bien plus haut lorsque tu parles de maintenir:

Citation :

cette exigence tendue au creux de mon intimité, qui m’ordonne de chercher, toujours plus fin, toujours plus vrai, qui me dérange dans l’idée même que je me fais de qui je suis

Je crois que nous parlons de la même chose.
De l'écoute de cet ordre abstrait.
De la responsabilité d'explorer une réalité intime, bien plus dense que notre moule social.

Aujourd'hui, on se réveille avec pour challenge de réussir un examen, de gagner l'estime d'un supérieur, de continuer une guerre....
Alors pourquoi, Ochel, ne pourrait-on pas se lever avec le désir de maintenir sa conscience substantielle et sa considération envers l'autre?
C'est le genre de challenge qui garde bien éveillé, non?

Bonsoir Damana,

Oui, nous parlons de la même chose.
Tu utilises les expressions : "conscience substantielle" et "luminosité substantielle". Moi qui te connais, je comprends ce que tu veux dire, mais quand je me lève le matin, le rappel de cette pression ne se fait pas au travers de mots. Au contraire, même, c'est dans le silence qu'elle se fait plus pressante et plus présente.

Bonsoir,

Je dirais qu'il y a de la forme dans la non-forme, et qu'il y a de la non-forme dans la forme.
La réalité n'est pas seulement composée que de l'une ou de l'autre.

Le loir en dormant, se réfugit dans la non forme pour percevoir la forme, et quand il est éveillé il ne voit que de la non-forme dans la forme.
Le véritable éveil du loir serait de trouver la permanence au delà des impermanences de ses états de sommeil ou de veille.

Gassho

Bonsoir Tangolinos, et bienvenue sur ce forum !

C'est dans une danse inconnue que tu m'entraînes là !
Tu dis :

Citation :

Le véritable éveil du loir serait de trouver la permanence au delà des impermanences de ses états de sommeil ou de veille.

Moi, je sais danser le rock sur 4 temps, et je me risque parfois à la valse sur 3 temps, mais là tu as dû mettre une musique indienne en 12 temps, parce que mes pieds s'emmêlent ...
Tu veux bien me montrer comment tu swingues sur cette musique exotique ? Qu'est-ce que cette permanence au-delà des impermanences ?

Bonsoir Ochel et merci pour ta bienvenue...

La permanence et l'impermanence sont des notions fondamentales pour comprendre en quoi notre vraie nature est autre que celle qu'on croit être.
Par exemple le loir a des moments de veille et des moments de sommeil. Ces états sont impermanents comme toutes les manifestations que nos yeux nous permettent de voir.
La seule chose permanente que l'on puisse voir est cette impermanence de toutes parts.
Or si nous pouvons constater cette impermanence c'est que nous sommes plus permanents que cette impermanence.
C'est pourquoi je propose au loir de se regarder comme s'il était un observateur extérieur qui adopterait une attitude permanente pour voir en quoi son sommeil lui permet de puiser quelques substances et en quoi son état de veille le vide de cette substance.

Il s'agit bien sur de ne pas se fier qu'à ses deux yeux physiques qui l'illusionnent tant qu'à la présence de substance que dans la forme.

L'éveil est souvent représenté par le troisième oeil qui permet de voir directement la forme dans la non-forme comme la non-forme dans la forme. Une fois que le loir aura réellement vécu l' "éveil", il n'aura plus besoin ni de se coucher pour s'abreuver de la substance de la non-forme ni de se mettre debout pour la déglutir sur la forme.

ça va tu me suis ?

Tsoum tsoum

<< Alors pourquoi, Ochel, ne pourrait-on pas se lever avec le désir de maintenir sa conscience substantielle et sa considération envers l'autre?
C'est le genre de challenge qui garde bien éveillé, non? >>

Bonjour Damana,

Je reprends là une de tes phrases, n'est- ce pas.
Je trouve cette suggestion très intéressante.
Oui, je pense aussi que c'est dès le matin au réveil, que nous devrions nous mettre en condition de faire la volonté de l' Intention Universelle.
En principe, juste avant le réveil, même si nous n'en sommes pas vraiment conscient, il existe un espace propice à ce genre de réflexion. ( et je ne parle pas de soulager nos sphincters... )
Je me concentre quelques minutes sur cet espace libre de toute pensée et je vois que je peux y glisser cette volonté d' agir différemment.
Ce n'est encore là qu'une affaire d'entraînement. Si je veux, je peux!
Et c'est vrai que cette seule conscience substantielle, tournée vers l'autre, peut me garder éveillée toute la journée !
Essayez, vous verrez !

Aliénor.

Salut tangolinos et bienvenidos...........

J'ai lu tous tes messages depuis ton arrivée hier sur le forum, quel débit! Tu as déjà écris presque autant de message que moi alors que j'y suis inscrit depuis plusieurs mois.
J'avoue que je dois faire une certaine gymnastique cérébrale pour comprendre certains passages de tes propos, mais dans l'ensemble je te comprend et tu me sembles très fin dans le discernement de beaucoup de choses.
Néanmoins sur ce sujet (réveiller le loir qui dort), je ne vois vraiment pas où tu veux en venir. Je trouve que tu manques de simplicité dans tes propos.

Alors question.........comment fais-tu pour partager ce que tu sais de la vérité avec les gens de tous les jours?

Géronimo.

Bonsoir Aliénor, bonsoir à tous,

Ta façon de pratiquer le "réveil volontaire" me plaît.

Citation :

Je me concentre quelques minutes sur cet espace libre de toute pensée et je vois que je peux y glisser cette volonté d' agir différemment.

Certes le réveil se fait le matin, mais à mon sens ce que tu décris plus haut peut se faire à tout moment de la journée ou de la nuit !

L'éveil se fait aussi et surtout lorsque l'on se retrouve face à une situation inatendue qui nous demande une attention particulière ...

Ces situations sont très personnelles et elles nous indiquent intimement que c'est le moment d'entrer en scène.

Notre volonté doit être tendue, notre attention soutenue, et notre écoute fine.

L'intention universelle qui " VEUT ", nous souffle le texte et nous investie jusque dans notre mouvement pour délivrer le message unique de l'instant.

Il vaut mieux dont rester éveillé pour pouvoir jouer au mieux le rôle qui nous ait proposé...

Bonjour Géronimo

Citation :

J'ai lu tous tes messages depuis ton arrivée hier sur le forum, quel débit! Tu as déjà écris presque autant de message que moi alors que j'y suis inscrit depuis plusieurs mois.

Je suis aussi étonné que toi de la quantité de mes messages, d'autant que je n'écris pas qu'ici.
En fait ses messages ne sont pas réellement miens.Comment dire ?... Je dirais que je n'ai rien à dire mais que pour dire ce rien je pourrais remplir des bibliothèques.
Le silence que je nomme la non-forme contient le potentiel infini qui ne demande qu'à se manifester. Quand on atteint ce silence par l'attitude de pure vacuité ou d'absence de soi, il n' y a rien à dire, ce serait en quelque sorte un état de pure contemplation qui ne génère aucune action. Par contre dès qu'apparait le moindre prétexte, le potentiel infini peut se manifester en une singularité.
La difficulté étant de se laisser écrire au delà de soi-même, comme si ce qui s'écrivait n'était pas notre.

Citation :

J'avoue que je dois faire une certaine gymnastique cérébrale pour comprendre certains passages de tes propos, mais dans l'ensemble je te comprend et tu me sembles très fin dans le discernement de beaucoup de choses.
Néanmoins sur ce sujet (réveiller le loir qui dort), je ne vois vraiment pas où tu veux en venir. Je trouve que tu manques de simplicité dans tes propos.

J' apprécie tes remarques directes qui font preuve de sincérité.
Je ne saurais dire où je veux en venir. Ma volonté n'est pas une volonté habituelle qui pourrait se décrire, elle serait plutôt un élan abstrait dans lequel je trouverais comme une sorte de résonnance entre la stabilité et la mouvance.
Tu constates que parfois je manque de simplicité et que tu doives faire de la gymnastique cérébrale. Ces deux choses ne sont pas incompatibles avec le chemin à effectuer pour trouver l'articulation de la compréhension. Tu as le choix d'y trouver un plus ou un moins pour toi. Rien ne t'oblige à t' y appesantir.

Citation :

Alors question.........comment fais-tu pour partager ce que tu sais de la vérité avec les gens de tous les jours?

Je n'ai pas de méthodes ou de stratégies préétablies. La Vérité Une se retrouve en chacune des singularités, et lorsque je vois que quelqu'un ne la voit pas ou la déforme, il me vient comme dans un éclair des fugacités, à l'image d'étincelles qui représenteraient la lumière éternelle, ou un coup de gong qui ferait entendre le son de l'éternité. Cela se traduit souvent par un trait d'humour, qui porte en lui-même le remède à toutes les contradictions.

Gassho

Bonjour à tous,

J'aime la tournure que prend ces échanges.
Tangolinos, tu apportes un souffle nouveau sur ce forum, et j'apprécie ton approche et ta réactivité.

Je sais pas, quelque chose transparait derrière tes réactions, quelque chose de presque palpable, dans quoi que je peux me reconnaitre aisément.

D'ailleurs, la vérité ne cherche t-elle pas a se rendre accessible à tous?
Et n'est -il pas naturel que ceux qui sont atteints par son élan se reconnaissent entre-eux?

Ce qui m'intéresse le plus chez toi est l'originalité de ta réflexion, et comment tu t'en sert pour t’adresser au monde.

Citation :

Le silence que je nomme la non-forme contient le potentiel infini qui ne demande qu'à se manifester. Quand on atteint ce silence par l'attitude de pure vacuité ou d'absence de soi, il n' y a rien à dire, ce serait en quelque sorte un état de pure contemplation qui ne génère aucune action. Par contre dès qu'apparait le moindre prétexte, le potentiel infini peut se manifester en une singularité.

J'aimerais que tu approfondisses ce sujet.
Que veux-tu dire par "l'attitude de pure vacuité"?
Est-tu familiarisé avec cet état d’être?
Que perçois-tu lorsque tu as atteint ce silence?

PS:
Prends ton temps pour me répondre, laisse agir le temps qu'il faut.
En plus, c'est Samedi et j'ai déjà bien assez usé mes rétines sur mon écran.


Il fait beau dehors, je vais en profiter pour aérer mes neurones.

Good-week

Tangolinos,

Merci pour la qualité de ta réactivité, j'avoue tu m'impressionnes.........
Pour ce qui est de la gymnastique cérébrale, y a pas de problème j'adore ça, et oui je trouve mon compte à échanger avec des personnes comme toi qui ont une formulation très différente de la mienne.

Plus haut tu dis, pour répondre à une de mes questions:

Citation :

Je n'ai pas de méthodes ou de stratégies préétablies. La Vérité Une se retrouve en chacune des singularités, et lorsque je vois que quelqu'un ne la voit pas ou la déforme, il me vient comme dans un éclair des fugacités, à l'image d'étincelles qui représenteraient la lumière éternelle, ou un coup de gong qui ferai entendre le son de l'éternité. Cela se traduit souvent par un très d'humour, qui porte lui-même le remède à toutes les contradictions.

Là mon pote ça me parle ce que tu dis. Je vis cela de la même manière que toi, mais je ne l'aurais jamais exprimé de cette manière. C'est magique de pouvoir retranscrire le vécu de cette façon.

Pour ce qui est de "la pure vacuité ou de l'absence de soi", je suis déjà moins d'accord avec toi.

Je préfère dire que nous avons la possibilité avec notre volonté, de rendre l'espace de notre conscience plus ou moins libre. En accordant à notre imaginaire la possibilité d'un certain silence, nous créons un espace sur lequel l'inconnu peut venir nous atteindre.
Et effectivement, en nous atteignant, il va faire vibrer notre singularité d'une manière authentique.
Tout cela doit être bien conscient et il n'appartient qu'à nous de s'approprier cette démarche.
Pour ensuite transporter cet espace de notre conscience investi par l'INTENTION, dans tous les espace de notre vie.
Mais ça ce n'est que le début de la connaissance, ensuite il faut participer personnellement et activement à ce que l'INTENTION attend de nous pour comprendre vraiment ce qu'elle veut de nous.

Géronimo......

Bonjour Amadeus
Je te remercie pour la reconnaissance que m'apportes dans ton message.
Il y a comme un effet de résonance entre ce qui a voulu être dit et ce qui a été perçu.
Un souffle nouveau ?... certes mon chemin est tout à fait singulier, puisque je n' ai pratiqué aucune voie qui m'aurait été enseignée.

Citation :

D'ailleurs, la vérité ne cherche t-elle pas a se rendre accessible à tous?
Et n'est -il pas naturel que ceux qui sont atteints par son élan se reconnaissent entre-eux?

Oui et encore oui.
C'est un peu comme si c'était l'oreille de l'un qui ferait bouger la langue de l'autre... un peu comme si ni l'un ni l'autre n'y était pour quelque chose... un peu comme si le verbe nous utilisait pour se manifester.

Citation :

Ce qui m'intéresse le plus chez toi est l'originalité de ta réflexion, et comment tu t'en sert pour t’adresser au monde.

La Vérité Absolue est Une et par essence non-manifestée. Mon originalité est de participer par des tentatives à sa manifestation dans une multitude de vérités relatives.
Si je prenais au premier degré ce que tu dis, je pourrais en tirer une grande vanité, or, connaissant la source de ce que je dis et l' attitude de vacuité qui m'a permis de la laisser couler, il n' y a rien qui pourrait s'enorgueillir.

Citation :

Que veux-tu dire par "l'attitude de pure vacuité"?

La vacuité est une notion Bouddhiste. Cette notion me convient pour qualifier la substance de notre vraie nature.
Adopter l'attitude de pure vacuité, est simplement le fait de ne plus s'identifier à quoi que ce soit d'autre que notre vraie nature qui nous est intangible.
En effet ordinairement on s'identifie à un personnage aléatoire qui prédétermine et l'observation et les conclusions de l'observation. Ce personnage est l' image qu'on se fait de soi-même, tantôt l'individu, tantôt le père de famille, tantôt le citoyen, tantôt l'humain etc... Or la réalité c'est que ce que nous sommes vraiment, échappe à toute conceptualisation.
Le fait de s'identifier à quelque chose prédétermine l'activité qui s'ensuit tout simplement par le fait que cette activité va être orientée vers l' affirmation ou l'authentification de cette identification.

Citation :

Est-tu familiarisé avec cet état d’être?

Oui, et, Non.
Effectivement je m'y retrouve souvent, mais il y a une vigilance permanente à maintenir pour ne pas en tomber.
Un peu comme si en permanence il fallait effacer la substance du soi alors que ce gommage fait que le soi se manifeste "extraordinairement". Le soi n'est pas sa manifestation, mais la manifestation "extraordinaire" a une forte tendance à nous illusionner, et à nous inciter à s'identifier à un auteur "extraordinaire".

Citation :

Que perçois-tu lorsque tu as atteint ce silence?

Il serait bien prétentieux de ma part de prétendre pouvoir décrire l'indescriptible.
Bien que cette perception ne se produit pas par les sens physiques, disons que je vois l'ineffable.

Gassho

Ps= j'ai voulu mettre un lien qui a été censuré, c'est pas grave c'était la définition de l' ineffabilité sur Wiki.

En ce bel après-midi pluvieux... Tangolinos a dit:

Citation :

En effet ordinairement on s'identifie à un personnage aléatoire qui prédétermine et l'observation et les conclusions de l'observation. Ce personnage est l' image qu'on se fait de soi-même, tantôt l'individu, tantôt le père de famille, tantôt le citoyen, tantôt l'humain etc... Or la réalité c'est que ce que nous sommes vraiment, échappe à toute conceptualisation.

Et j'adhère totalement! ... Notre nature véritable réside dans un espace non- formulé, une dimension qui semble tenir l'explication à distance, éloignant ainsi la révélation intime de toute fixité.

Cela dit, la subtilité de la personnalité et son caractère unique ne peuvent être le simple résultat d'une projection.
La nature substantielle n'a pas une expression uniforme.
La couleur unique de chaque nature contient une information: celle de la volonté de personnalisation de l'Absolu.
Une tension dirigée vers notre libre arbitre, une proposition d'obéissance.
La possibilité d'une créativité personnelle puisée dans une intention impersonnelle.

Bonsoir Damana
En lisant à travers tes mots je retrouve des idées essentielles.
Il faut comprendre par là que les mots sont des outils bien trop grossiers pour désigner la subtilité de l'essence, et, qu'il s'agit donc de porter notre regard sur la lune qui est indiquée par le doigt.

Il m'est concevable que nos vraies natures soient Une, à l'image du Coran qui dit que toutes les âmes sont Une. Métaphoriquement nous serions l' eau, qui dans l' Absolu est un nuage qui pour se manifester dans le relatif devient des goutes d'eau.
Ainsi ce qui est nommée ici l'intention impersonnelle est la réalité de notre vraie nature qui nous est intangible. Par contre notre sentiment d'être, que tu nommes la personnalité, est l'image qu'on se fait de notre singularité qui elle est relativisée par toutes les expériences singulières que nous avons vécues.
Certes notre vraie nature que nous sommes, contient le potentiel infini de la lumière éternelle qui peut donc se manifester en chacun de nous par les multiples reflets que laissera passer ou que déformera notre personnalité.

Voilà c'est dit. Merci pour ce pti tango exotique.Tsoum.. Tsoum.

Je compte bien réfléchir sur la réalité de notre vraie nature et ce "sentiment d'être" que tu assimiles à la notion de personnalité, cher tangolinos.

Peut-être devrai-je redéfinir ce que j'entends par personnalité... Mais pour l'heure, gardons le loir éveillé en lui octroyant un sage repos.
Parfois, la nuit porte réellement conseil!

Bonne nuit à tous donc!

Nathacha, bien l'bonjourrrr.
Je te cite :

Citation :

L'éveil se fait aussi et surtout lorsque l'on se retrouve face à une situation inattendue qui nous demande une attention particulière ...

Quand je parle de me " réveiller " de façon volontaire dès le matin, je veux dire que j'enclenche une attitude d'éveil volontaire qui me conditionne de façon à être en accord avec l'Intention.
Si je ne suis pas en " éveil " constant, une situation inattendue peut me surprendre et l'émotion m'envahir, occultant instantanément les directives de l'Intention.
Cela ne t'arrive-t-il pas à toi ?...

Je te cite à nouveau :

Citation :

Ces situations sont très personnelles et elles nous indiquent intimement que c'est le moment d'entrer en scène.
Notre volonté doit être tendue, notre attention soutenue, et notre écoute fine.
L'intention universelle qui " VEUT ", nous souffle le texte et nous investie jusque dans notre mouvement pour délivrer le message unique de l'instant.
Il vaut mieux donc rester éveillé, pour pouvoir jouer au mieux le rôle qui nous est
proposé

Voilà qui est bien exprimé à mon goût !
Et cela donne vraiment l'impression que c'est ainsi que tu le vis !

Aliénor.

Citation :

Si je ne suis pas en " éveil " constant, une situation inattendue peut me surprendre et l'émotion m'envahir, occultant instantanément les directives de l'Intention.

Alienor, tu mets justement le doigt sur ce qui m'a fait réfléchir tout le week-end.

Il faut dire que toutes les circonstances s'étaient mystérieusement mises d'accord pour me faire miroiter cette piste de réflexion : du rêve dans lequel je ne parviens pas à dire non par gêne et où je me retrouve dans des situations impossibles, aux rencontres où mon sentiment m'empêche d'être lucide et tranchante si nécessaire...

Pas de doute, Ochel, l'intention t'invite à réfléchir sur la place du sentiment dans ta vie !

Et là, comme par hasard, en relisant Armando Torres (Rencontres avec le nagual), je suis tombée sur ces phrases qui ont résonné comme un gong dans une vaste vallée :
"le problème avec la compassion, c'est qu'elle nous force à voir les choses à travers la propre indulgence. Un guerrier sans compassion est une personne qui a placé sa volonté au centre de l'indifférence et qui ne se complaît plus en disant "pauvre de moi". C'est un individu qui ne ressent plus aucune pitié pour ses faiblesses et qui a appris à rire de lui-même."

Le loir qui dort est perdu dans les brumes de son sentiment. Il n'ose juger et agir de façon tranchante, parce qu'il craint qu'on lui applique le même traitement, et que sa vie est pleine d'apitoiement sur lui-même.
Seule la volonté peut lui faire atteindre le lieu sans pitié.

Bien chère Aliénor,

L'intention me concocte bien souvent des situations "piège" ou je pourrais facilement être déroutée.

Lorsque je ne suis pas en éveil (comme je le décris plus haut), dans mes "bon" jours, la surprise a pour effet de me mettre en alerte, et le réveil se fait par électrochoc instantané.
Je suis une réveillée in-extrémis, et je m'en sort en général pas trop mal.

Dans les "mauvais jours", la situation se présente et je suis une spectatrice de moi même. Je me vois agir en toute somnolence, à côté de la plaque. Parallèlement à cette vision (qui est très énervante), je reçois une rafale de reflets à la seconde.

La situation s'en va comme elle est venue, sans que je n'ai rien compris.

Cependant le point positif c'est que mon sac à dos pour le coup est bien remplis!